Relation Homme-cheval : préparation d'une compétition

Un entrainement progressif

Une compétition se prépare plusieurs mois à l’avance. Cela passe par la préparation physique, physiologique, technique et mentale du cheval, pour l’emmener au plus haut niveau, selon ses capacités. Un cycle de compétition se termine généralement par une épreuve principale, qui sera l’objectif majeur. L’entraînement doit donc être progressif et les épreuves intermédiaires choisies pour faire progresser le cheval doivent augmenter graduellement les demandes techniques et physiques. Au fur et à mesure de la préparation, l’entraînement pourra être progressivement plus intense et plus fréquent. Il est toutefois important de prévoir des périodes de récupération avant et après les efforts intenses (compétitions) pour éviter une trop grande fatigue musculaire et donc des risques de blessures.

Physiquement et physiologiquement, l’objectif de l’entraînement est de développer les systèmes locomoteurs et cardio-vasculaires du cheval grâce à des exercices adaptés à sa discipline (les groupes musculaires travaillés ne seront pas les mêmes pour un cheval de dressage et un cheval d’attelage) et à du travail d’endurance (appelé « cardio »).

L’entraînement technique peut avoir lieu tout au long de la période d’entraînement, en augmentant graduellement la difficulté. Il est important de répéter les parcours techniques sans mettre le cheval en difficulté, pour qu’il apprenne de ses erreurs et progresse.

La préparation mentale se travaille tout au long de l’entraînement, et il est essentiel de bien observer les réactions de son cheval, qu’il soit monté, au box ou en liberté. Tout changement de comportement – la nervosité, cheval qui ne mange plus sa ration ou observe des périodes de repos plus longues que d’habitude – peut indiquer un problème physique lié, ou non, à l’entraînement. Un cheval ayant l’expérience des compétitions saura sûrement reconnaître les signes de préparation qui précèdent le départ en concours (toilettage, préparation du van…). Si le cheval a eu des mauvaises expériences en compétition (stress trop intense, effort physique trop important) ou s’il n’est pas en condition physique optimale, il est possible qu’il manifeste des signes négatifs dès la préparation : nervosité, menaces, refus de monter dans le van, apathie… Restez attentif à tous ces signes avant et pendant la compétition pour adapter votre programme d’entraînement. S’ils deviennent récurrents, il sera pertinent de réaliser un bilan vétérinaire de santé.

Cheval toiletté pour une présentation en compétition.

Le jour J

Le toilettage en amont d’une compétition ou d’une présentation (concours d’élevage, vente) a pour objectif de mettre le cheval en valeur physiquement. Cette opération passe par plusieurs étapes :

  • La robe : après un pansage soigné pour dépoussiérer et enlever un maximum de poils morts, il est fréquent d’appliquer un baume sur les poils pour faire briller la robe. Selon la période de l’année, la couleur de la robe et l’état de propreté du cheval, il peut être nécessaire de le laver entièrement, en insistant sur les parties blanches (balzanes, listes, tâches pour les pies).
  • La crinière : traditionnellement, la crinière et le toupet sont désépaissis et raccourcis à l’aide d’un peigne. Le plus important est d’égaliser la crinière en suivant la ligne d’encolure. Une fois la longueur voulue obtenue, les poils superflus peuvent être épilés. Pour faciliter la mise en place du filet ou du licol, le passage de têtière est rasé sur quelques centimètres. Le jour de la compétition, la crinière est généralement nattée et ramenée en pions réguliers.
  • Les poils de la tête : chez certains chevaux, les poils des oreilles, de l’auge ou de la ganache peuvent être très fournis et parfois disgracieux. Si vous les supprimez, prenez garde à ne pas couper les vibrisses. Ces poils tactiles, longs et épais, situés autour du nez et du menton, lui sont indispensables pour identifier sa nourriture et se repérer dans l’espace de sa zone aveugle, située sous son nez. Le rasage des vibrisses est interdit par la Fédération française d’équitation depuis 2019.
  • La queue : pour faciliter le mouvement tout en laissant suffisamment de longueur pour lutter contre les insectes, la queue est coupée aux ciseaux à mi-canon environ. Le jour de la compétition, elle est shampouinée, bien démêlée et épilée à la base. Le nattage de la queue sur toute la longueur des vertèbres est traditionnel dans certaines compétitions.
  • Les pieds : après avoir consciencieusement curé les pieds et nettoyé la paroi extérieure (au chiffon ou à l’eau claire), un baume brillant ou noir peut être appliqué juste avant la compétition pour plus d’esthétisme.

Une dernière étape, souvent négligée par les cavaliers, est la qualité du transport avant une compétition. Le transport est connu pour être stressant pour le cheval. Un transport qui se passe mal (embarquement, trajet, débarquement) peut affecter les performances d’un cheval le jour J, sans compter les risques de blessures à l’arrivée. Il est donc important de prendre quelques précautions. Éduquer le cheval à embarquer en amont des compétitions, grâce aux méthodes d’apprentissage expliquées dans le chapitre « Savoirs éthologiques », est essentiel à son bien-être. Pour la phase d’embarquement, il est impératif d’apporter un maximum de lumière à l’intérieur du van/camion pour limiter les zones d’ombre, et d’éviter, par exemple, de mettre le véhicule à contre-jour. Pendant la phase de transport, il convient de conduire de façon fluide, notamment dans les tournants et sur les ralentisseurs. Une aération suffisante pour maintenir une température intermédiaire, sans courants d’air, doit être mise en place. Mettre du foin à disposition pendant le trajet est aussi recommandé.

Le transport est également fatigant pour le cheval. Il adopte une posture campée pendant le trajet, probablement pour compenser les mouvements du véhicule, ce qui lui demande un effort musculaire constant. Plus la durée du transport est importante, plus l’effort physique sera intense. Il est donc essentiel de calculer l’heure d’arrivée au concours en tenant compte de la durée de trajet, de prévoir un temps de repos pour le cheval à l’arrivée et de l’hydrater suffisamment pendant (toutes les 4 à 6 heures) ou après le transport.

N’oubliez pas votre propre préparation physique !
Lors d’une séance d’équitation ou d’une compétition, le cheval n’est pas le seul athlète à travailler ! Pensez à vous échauffer avant de monter à cheval à l’aide d’étirements simples et progressifs, tels que le genou-poitrine ou le talon-fesse, ou même en effectuant un court footing. Les raisons ne manquent pas : échauffer les muscles, éviter de répercuter vos raideurs sur votre monture, diminuer les risques de blessures, améliorer votre souplesse, vous préparer mentalement, mieux récupérer après l’effort, etc.

Il faut être particulièrement vigilant lors de la reprise de l’entraînement d’un cheval blessé ou malade, ou encore après une période de repos. L’entraînement doit être très progressif et se concentrer en priorité sur le renforcement de l’appareil locomoteur et cardio-vasculaire.

Extrait du livre La Méthode la Cense.