Le fourrage doit être la base de toute l’alimentation. Il conviendra de maximiser le temps d’ingestion de chaque cheval afin de respecter au mieux son comportement alimentaire naturel et sa condition d’herbivore.
Le temps passé à manger du fourrage devrait être d’au moins 10 heures par jour. Dans l’idéal, le cheval doit pouvoir gérer sa consommation comme il le souhaite, tout au long de la journée et de la nuit. Les temps de non-alimentation ne doivent pas excéder 4 à 6 heures.
Les slow feeders permettent à beaucoup de chevaux d’allonger le temps passé à manger. Ils contribuent donc à :
Cette solution peut aussi être très intéressante pour des chevaux trop gras qui se satisfont de très peu de calories pour combler leurs besoins.
Le choix du fourrage est également particulièrement important. En effet, la valeur de l’herbe n’est pas la même tout au long de son cycle de croissance. Ainsi, une herbe coupée tardivement fera généralement un foin moins riche. Pour des chevaux ayant de faibles besoins, il faut donc favoriser un fourrage de prairie naturelle, coupé tardivement, afin d’avoir une valeur nutritive assez basse.
Pour les chevaux en surpoids, il est recommandé de choisir un fourrage avec une valeur nutritive basse plutôt que de diminuer les apports journaliers.
Lorsque les besoins sont très faibles, le foin peut être trempé afin de lessiver une partie des sucres. Cela diminue la valeur alimentaire du fourrage.
Au contraire, pour des chevaux ayant des forts besoins, les fourrages coupés au tout début de l’épiaison, d’une plus haute valeur nutritive, leur correspondront mieux. L’analyse nutritionnelle du fourrage, après envoi en laboratoire d’un échantillon représentatif, permet de savoir précisément ce que le cheval reçoit chaque jour en matière d’éléments nutritifs. Elle est conseillée dès que possible.
Il ne faut pas confondre valeurs nutritives et qualité du foin. Si la valeur nutritive peut varier, la qualité doit toujours rester élevée afin de favoriser la bonne santé des chevaux. Les foins présentant des colorations blanches, marron, grises ou noires doivent être écartés de la consommation. Pour le pâturage, il faudra veiller à ce que la parcelle ne contienne pas de plantes toxiques.
Comme mentionné précédemment, il convient de privilégier le foin de prairie naturelle. Celui-ci contient en effet un plus grand nombre d’espèces végétales, afin de répondre au besoin de diversité du cheval.
Pour les chevaux au pré, nous l’avons vu, une bonne gestion des espaces de pâturage permettra de favoriser la diversité floristique. Enfin, quelle que soit l’activité, la totalité de la matière sèche consommée dans la journée doit être composée d’au moins 50% de fourrage. Il est d’ailleurs fortement conseillé d’atteindre les 70%.
Le fourrage est la base de toute alimentation, quels que soient l’âge, l’activité, le tempérament ou l’hébergement. Il faut toujours maximiser l’apport de fourrage avant d’envisager l’ajout d’un concentré.
Extrait exclusif de la nouvelle édition de la Méthode la Cense, issu du chapitre dédié au bien-être du cheval, clef n°2 : l’alimentation.